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lundi de la philo: Pascal Ludwig: La transparence de l’expérience sensible
20 novembre 2017-17:00 - 19:00
Discussion de l’exposé de Pascal Ludwig (Équipe SND – Univ. Paris-Sorbonne): « La transparence de l’expérience sensible »
En voici le résumé.
« Selon la thèse de la transparence, la connaissance introspective de l’effet que cela fait d’avoir une certaine expérience sensorielle, par exemple de l’effet que cela fait de voir la nuance de vert particulière d’un certain oiseau, repose sur une relation attentionnelle avec l’objet même qui est perçu. Dans ses versions les plus populaires, la thèse de la transparence va même plus loin, puisqu’elle affirme qu’il suffit de prêter attention à un objet perçu et à ses propriétés pour acquérir une connaissance phénoménale de l’expérience visuelle. Le but de cet exposé est double.Dans un premier temps, je soutiendrai que la thèse de la transparence est justifiée, au moins lorsqu’elle affirme qu’il est nécessaire de prêter attention à une entité extérieure à l’esprit pour former une croyance introspective. Je donnerai deux arguments en faveur de cette thèse, le premier tiré de notre intuition phénoménologique, le second de l’épistémologie de la perception visuelle. Dans un second temps, je montrerai cependant que la thèse de la transparence se heurte à d’importantes difficultés. La plus épineuse concerne le cas des hallucinations visuelles. Lors d’une hallucination visuelle, notre expérience sensorielle ne porte sur rien de réel. Or, cela semble directement contredire la thèse de la transparence : s’il n’y a rien de réel dans une hallucination, et si l’on peut pourtant indéniablement former une connaissance introspective de l’effet visuel que cela fait de vivre l’hallucination, cela n’implique-t-il pas à l’évidence que l’on peut former une connaissance phénoménale sans prêter attention à quoi que ce soit d’extérieur à l’esprit ? Je soutiendrai qu’il n’en est rien : une hallucination visuelle s’accompagne bel et bien d’un déploiement de l’attention dirigé vers le monde extérieur, plus précisément vers certaines parties de l’espace, et c’est ce déploiement attentionnel qui rend l’introspection possible. »