Proposition, être et vérité : Aristote ou Antisthène ? (à propos de Aristote, Métaphysique Δ, 29)

Théories de la phrase et de la proposition de Platon à Averroès, éd. Ph. Büttgen, St. Diebler et M. Rashed, Paris, Presses de l’École Normale Supérieure, 1998, p. 45-67.

Dans  cet article, on montre que la définition classique de la vérité comme adequatio rei et intellectus se trouve bien chez Aristote en dépit de certaines interprétations de sa pensée d’inspiration heideggérienne. Cette définition repose sur la thèse aristotélicienne de la distinction des deux niveaux (vrai et faux ne qualifient pas les choses mais les énoncés ou les pensées qui portent sur elles). Cette thèse trouve le renfort de l’analyse du chapitre Delta 29 de la Métaphysique consacré au « faux ». Ce chapitre fournit une véritable archéologie des concepts de « proposition » et de « vérité » depuis Antisthène (la proposition comme définition ; dire vrai, « c’est dire ce qui est ») à Aristote (la proposition, le « dire quelque chose de quelque autre chose », n’est pas une définition; le vrai et le faux supposent l’analycité de la proposition), en passant par Platon 1 (Euthydème, Cratyle, Théétète) et Platon 2 (Sophiste). Loin d’infirmer la définition classique de la vérité, ce texte, comme d’ailleurs tous les autres dans la Métaphysique, la suppose.

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The three pleasures of mimesis according to Aristotle’s Poetics

The Artificial and the Natural : An Evolving Polarity, MIT Press, Cambridge (MA–USA), 2007, chap. 3.

Dans cet article, je m’efforce de montrer

1/ Comment, dans la Poétique, Aristote a forgé un concept hybride de technè mimetikè, qui lui permet de penser l’unité de ce nous appelons « beaux-arts ». Si tout « art imite la nature », ce n’est justement pas cette relation à la nature qui définit les arts imitatifs.

2/ Comment la constitution de ce concept complexe permet d’expliquer les différents plaisirs que l’homme prend aux œuvres d’art et de distinguer celui qui dépend de sa dimension imitative de la nature (plaisir de la représentation), et celui qui dépend de sa dimension artistique (plaisir esthétique).

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