« Ce que L’Homme neuronal nous a fait penser» p. 41-52 de L’homme neuronal, trente ans après, dir. Michel Morange, Francis Wolff et Frédéric Worms, Ed. « Rue d’Ulm », 2016.
L’article se compose de deux parties. Dans un premier temps (« Ce que L’homme neuronal nous a fait penser »), on évalue le changement de paradigme qu’a constitué ce livre dans l’histoire des représentations de l’homme ; on montre en particulier comment il s’est imposé contre le paradigme alors dominant, celui du structuralisme.
Dans un deuxième temps (« Ce qui nous fait penser »), on discute la thèse de Changeux de l’identité entre états mentaux et cérébraux. On s’efforce de montrer que la thèse réductionniste qui a fait le succès de la science moderne depuis l’âge classique (réduction à des causes physiques, des phénomènes qui paraissaient relever d’une substance spirituelle) ne peut pas s’appliquer aussi facilement à la pensée, notamment à ses formes les plus élémentaires, en particulier parce qu’il n’y a aucune relation nécessaire entre les phénomènes cérébraux et leur manifestations subjectives.
On montre ainsi comment Changeux, en voulant expulser toutes les réponses métaphysiques à la question « qu’est-ce qui nous fait penser ? » a réhabilité la question métaphysique la plus classique : « qu’est-ce que la pensée ? »