Cahiers philosophiques 083, 06/2000, p. 7-32.
Résumé : Face aux accusations de « politisme » et de « relativisme », l’étude de « L’Ordre du discours » de Foucault montre que ce n’est pas la vérité elle-même qui est politique, modifiable, c’est la volonté de dire vrai, c’est la valeur même de la vérité qui est politique. D’autre part, ce n’est pas la vérité elle-même qui est historique, c’est le fait pour un discours d’être ou non dans le vrai. La volonté politique de vérité est condition du dire vrai et le fait d’être historiquement dans le vrai est condition du fait d’être vrai. De plus, les textes de Foucault permettent l’esquisse d’une théorie générale de la vérité si on se réfère à une esthétique des objets qui les rende perceptible, à une analyse des concepts qui les rende pensables et à une analyse des principes qui les rende articulables. Ainsi, cela signifie que les conditions à priori de notre savoir ne sont pas les formes invariantes d’un sujet pur de la connaissance mais les formes historiques qui le rendent possible.