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Lundi de la philo du 26 mars Jean-Philippe Narboux
26 mars 2018-17:00 - 19:00
Discussion de l’exposé de Jean-Philippe Narboux (Univ. Bordeaux Montaigne, Wissenschaftsk., Berlin):
Négation, fausseté, non-sens
Traditionnellement, le problème de la possibilité du faux et celui de la possibilité de la négation sont rapportés à deux sens de la formule « penser ce qui n’est pas » (à savoir « penser ce qui, de fait, n’est pas » et « penser quelque chose comme n’étant pas ») et envisagés à partir du seul problème de la possibilité du non-être. On essaiera de montrer que l’exigence que l’énoncé faux ou nié ait un sens ne peut pas être relégué au second plan dans la mesure où ni sa satisfiabilité ni sa généralité ne vont de soi. Premièrement, qu’un énoncé empirique p, disons « La bibliothèque est en feu », puisse avoir un sens quand non-p est vrai et p faux, alors même qu’il n’y a rien qui corresponde alors à p, ne peut manquer de sembler paradoxal, surtout au vu du fait qu’un nom propre ne désignant rien est quant à lui dépourvu de sens. Deuxièmement, qu’un énoncé catégorial comme « Le passé ne peut pas changer » puisse avoir un sens alors même qu’il ne nie aucune possibilité intelligible, ne peut manquer de sembler paradoxal, surtout au vu de l’exigence satisfaite par l’énoncé « La bibliothèque n’est pas en feu ». Il peut sembler en résulter, troisièmement, que les deux énoncés « La bibliothèque n’est pas en feu » et « Le passé ne peut pas changer » ne peuvent pas être dits faire emploi de la « négation » dans un seul et même sens, dans la mesure où le premier requiert, tandis que le second exclut, l’intelligibilité de ce qui est nié. Tels sont les trois embarras qu’on s’efforcera de lever dans cet exposé.