Pourquoi la musique ? (Fayard)

« Lorsque j’étais enfant, j’apprenais la ‟théorie musicale” dans de petits manuels (je ne sais pas s’ils existent encore) partagés en deux : le livret vert des questions et celui rouge des réponses. La première leçon de la première année était la suivante : ‟Qu’est-ce que la musique ?” ; et sur le livret rouge, il était écrit : ‟La musique est l’art des sons”. Quel ne fut pas mon éblouissement, à l’âge de huit ans, en découvrant cette définition. Je ne sais pas si ce fut mon entrée dans la ‟théorie musicale”, mais je crois que ce fut mon entrée en philosophie. Il y avait dans cet énoncé tout le pouvoir magique des formules définitionnelles. Elle concentrait en quelques mots simples le mystère des choses impalpables. Je n’ai guère changé d’opinion : la musique est bien l’art des sons. »

De cette définition banale, « la musique est l’art des sons », ce livre tire toutes les conséquences jusqu’aux plus éloignées. Chemin faisant, il répond aux questions que nous nous posons sur la musique et sur les arts. Pourquoi, partout où il y a de l’humanité, y a-t-il de la musique ? Pourquoi la musique nous fait-elle danser ? Et pourquoi nous émeut-elle parfois ? Qu’exprime la musique pure ? Représente-t-elle quelque chose ? Et qu’est-ce que la beauté ? Est-elle dans les choses ou en nous ? Pourquoi tous les êtres humains font-ils des images, des récits, des musiques ? Que nous disent du monde réel ces mondes imaginaires ?
Les questions les plus simples sont souvent les plus profondes. Aucun livre sur la musique ou sur les arts ne les pose avec cette tranquillité et cette originalité. »

Livre, 464 pages, paru en février 2015, édité par Fayard.

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Voir le site dédié au livre,  ainsi que le site associé www.pourquoilamusique.fr dans lequel sont proposé à l’écoute 88 extraits de musiques commentées dans le livre. (Le livre est aussi disponible en ibook sous la forme d’un epub 3.0 enrichi de ces extraits musicaux qu’on peut télécharger en Livres audio sur itunes)

The three pleasures of mimesis according to Aristotle’s Poetics

The Artificial and the Natural : An Evolving Polarity, MIT Press, Cambridge (MA–USA), 2007, chap. 3.

Dans cet article, je m’efforce de montrer

1/ Comment, dans la Poétique, Aristote a forgé un concept hybride de technè mimetikè, qui lui permet de penser l’unité de ce nous appelons « beaux-arts ». Si tout « art imite la nature », ce n’est justement pas cette relation à la nature qui définit les arts imitatifs.

2/ Comment la constitution de ce concept complexe permet d’expliquer les différents plaisirs que l’homme prend aux œuvres d’art et de distinguer celui qui dépend de sa dimension imitative de la nature (plaisir de la représentation), et celui qui dépend de sa dimension artistique (plaisir esthétique).

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