Lundi de la philo: Daniel Andler:  Le naturalisme et la question du dernier mot

Discussion de l’exposé de Daniel Andler (Univ. Paris-Sorbonne): Le naturalisme et la question du dernier mot.

La question du naturalisme est à nouveau ouverte. L’une des principales raisons en est l’essor de programmes de recherche — sciences cognitives et disciplines associées — qui visent à rendre compte des phénomènes humains par les voies des sciences de la nature. En opérant la « naturalisation » de ce qui relevait jusqu’à présent des sciences non naturelles de l’esprit, ils fourniraient à la doctrine de l’unité du réel et de l’emprise illimitée des sciences de la nature, un soutien empirique nécessaire et suffisant.

Le premier objectif de l’exposé sera de dégager les termes d’un débat authentique entre un naturalisme et un non-naturalisme plausibles.

Le second sera de poser à son propos la question du dernier mot — question qui se subdivise en deux :

Le dernier mot revient-il aux sciences de la nature ou à d’autres disciplines lorsqu’elles fournissent une conception de tel ou tel phénomène particulier ? Je défendrai la première branche de l’alternative : de facto, les sciences de la nature (convenablement comprises) sont constitutivement en position d’autorité.

Sur le plan métathéorique, le dernier mot revient-il au naturalisme ou à son opposé ? Je répondrai qu’il ne revient ni à l’un ni à l’autre : de jure, rien ne permet de donner aux sciences de la nature un privilège général en la matière, rien non plus ne permet de le donner à d’autres sciences ou à la philosophie.